Alors, freins à disque ou pas ?

Freins à disque ou sur jante : j’adore ces débats sans fin – tubulaire contre pneu en est un autre – et comme pour la plupart des débats, je ne peux m’empêcher d’intervenir un peu et de donner mon avis.

Bien qu’une grande partie de mes sorties vélo se déroule sur la route (ou sur le Home Trainer en ce moment étant donné les températures négatives actuelles), je suis fier d’être un cycliste complet. J’ai roulé sur des vélos de CLM, d’enduro, de CX et de trial pendant la majeure partie de ma vie, et j’utilise des freins à disque depuis plus de dix ans.

Oui, les disques chauffent et oui, tu peux te brûler si tu les touche après une longue descente, mais est-ce que tu mettrais tes doigts sur la plaque chauffante juste après avoir fait cuire ton risotto ? Allez ! Si tu aimes ce genre de masochisme, essaie de ralentir avec ta jante en aluminium ou en carbone après avoir descendu le Mont Ventoux avec des freins à patins et pour t’arrêter remplir tes bouteilles à la fontaine de Malaucène. Personnellement, je pense que c’est un match nul.

Et les coupures, alors ? C’est sûrement risqué d’avoir autant de chair nue exposée au métal à grande vitesse ? J’aurais aimé qu’ils pensent à ce problème avant de mettre des plateaux sur les vélos et des rayons sur les roues…

Les disques chauffent et oui, tu peux te brûler si tu les touches après une longue descente.

Ne sois pas ce routard

Enfin, j’ai récemment entendu un routard professionnel se plaindre que le freinage à disque sollicitait trop la fourche, augmentant ainsi le risque de casse du carbone et/ou du cadre.

Mon pote, je ris tellement fort que je n’arrive pas à boire ma boisson protéinée. Le type qui a développé ce vélo a une longueur d’avance sur toi, pas d’un pas ou deux, mais d’un marathon entier.

Un cadre développé par une marque reconnjue avec des composants testés résistera à toutes les forces normales de pilotage : à moins que tu ne prévois d’envoyer ton vélo contre un mur ou un véhicule (ce qui n’est pas recommandé, mais la probabilité augmente en cas de manque de technique). Ta fourche ne va pas se casser à cause des freins.

Donc, si tu n’arrives pas à me faire l’intérieur dans une épingle à cheveux parce que tes compétences en descente sont insuffisantes, ne blâme pas l’ingénieur.

Et enfin, avant de parler de la sécurité des disques, tu pourrais aussi penser à tes boyaux gonflés à 8,5 bars ou plus, collés à une jante en carbone que tu fais surchauffer dans chaque descente d’un Grand Tour de trois semaines avec tes freins sur jante apparemment préférés (voir les compétences en virage mentionnées plus haut).

Un meilleur freinage, plus efficace. Aussi simple que cela.

Un meilleur freinage

Les freins à disque génèrent une puissance de freinage beaucoup plus importante, ce qui signifie que le cycliste peut appliquer moins de force sur le levier de frein pour obtenir la même décélération qu’avec un frein sur jante.

Plus efficace

L’emplacement du frein à disque lui-même signifie qu’ils ont immédiatement l’avantage de ne pas avoir besoin de sécher l’eau avant que le freinage puisse même commencer.

Fais ton propre choix

Personnellement, j’ai testé les deux, que ce soit sur la route ou dans le terrain ; je roule avec les deux avec plaisir et confiance. Les disques sur un vélo de route demandent un peu d’adaptation au début : plus doux, plus progressifs, et terriblement plus efficaces. Sur route sèche ou humide, il n’y a pas de surprise : votre vélo s’arrête.

Pour être honnête, je n'en ai rien à faire de ce que tu roules. Mais fais-moi une faveur et change ton attitude.

Alors cesse de t’inquiéter des brûlures, des coupures ou du carbone cassé. Évalue tes compétences, tes besoins, tes préférences et fais ton choix. Et si tu optes pour les disques, voici un petit conseil de pro (de la part de quelqu’un qui sait vraiment manier un vélo) : tu peux freiner plus tard en arrivant dans une épingle à cheveux et prendre l’apex beaucoup plus rapidement que tu ne pourrais le faire avec des freins sur jante. Penses-y, et peut-être que tu ne seras pas largué la prochaine fois.

Crédits photos : Jochen Haar