Les dernières Garmin Rally RS200, valent-elles le coup ?

Tout beau, tout neuf ! Garmin a lancé très récemment pas une mais bien trois nouvelles paires de pédales. Les Garmin Rally RS200 sont toutes dotées bien entendu d’un capteur de puissance. De quoi se comparer à Filippo Ganna sur un contre-la-montre du Giro d’Italia… ou pas ! Ces trois paires, respectivement dédiées au VTT et à la Route (Shimano SPD-SL et Look KEO), se déclinent en deux versions : 100 et 200.

Tout simplement pour marquer la différence entre mesure unilatérale et bilatérale. Notez que vous pouvez tout à fait démarrer avec la version 100 puis faire un upgrade avec un corps supplémentaire pour les transformer en 200.

Stop blabla, bonjour #unboxing ! Qu’est-ce que l’on retrouve dans une boîte de Garmin Rally RS200 SPD-SL ?

Dans la boîte, un pur produit Garmin

Le packaging est déjà une expérience, agréable mélange entre éléments satinés et autres en surbrillance. Les pédales sont tellement bien placées dans leur écrin de mousse que l’on hésiterait presque à les déranger pour les monter et irrémédiablement les maltraiter à coup d’enclenchements, de déclenchements avec nos cales Shimano SPD-SL (parce que oui, ça c’est une nouveauté !), de sprints de pancarte et autres appuis contre un muret lors de la pause-café.

C’est décidé ! Je les monte soigneusement sur mon SCOTT FOIL ! 67 grammes de plus pour la paire par rapport à mes pédales Shimano Ultegra SL standard. Extrêmement raisonnable considérant la technologie embarquée et lorsqu’à moi seul, avec un gabarit de rouleur de classiques belges, j’affole les chiffres de la balance.

Plug & Play

Retour aux sources et montage avec une clé à pédales ou une clé plate de 15mm (j’ai plutôt bien fait de ne pas m’en séparer encore). Et la raison est toute évidente ; l’empreinte BTR classique de vos pédales nipponnes est remplacée par l’émetteur Bluetooth /ANT+. Ce dernier clignote discrètement en vert lorsque la connexion est effectuée. Pas de quoi animer une discothèque un samedi soir en période de non-covid mais c’est quand même très qualitatif.

Synchronisation avec mon Garmin 830 effectuée en à peine 7.3’’ ! Si, si, c’est possible ! Les pédales sont déjà reconnues comme un ensemble Droite et Gauche donc nul besoin de télécharger une app moyennement développée pour associer les deux avant de les connecter à votre Garmin préféré. Une tape supplémentaire sur l’écran pour les calibrer (à effectuer avant chaque sortie) et c’est parti.

Des données à foison

Le temps d’afficher le nouvel écran et vous vous rendez compte qu’il y a beaucoup d’informations :

  • Équilibre Droite/Gauche (si vous avez opté pour la série 200 – les Garmin Rally RS200)
  • Tous les intervalles de puissance possibles (mon réglage étant historiquement sur 3’’, je garde celui-ci)
  • Cadence
  • Offset Droite/Gauche : est-ce que vous appuyez sur le centre de la pédale ou pas ?

L’analyse sur Garmin Connect vous permettra de voir le temps passé assis vs debout, ainsi que toutes les données relatives. Vous connaissez maintenant mes qualités de rouleur de classiques ? Autant ne pas vous préciser que je n’ai pas encore excédé les 6’ de pédalage debout, dont 2’ ont été consacré à replacer mon cuissard.

Ces données, et il y en a beaucoup, ne vous seront utiles que si vous avez le temps, la patience et l’intérêt de les interpréter. Elles sont cependant un formidable réservoir d’information pour vous accompagner dans l’optimisation de votre pédalage et de votre position sur le vélo, qui influe énormément sur l’angle d’attaque de l’appui et la distribution de la puissance.

En optimisant vos phases de pédalage, vous pourrez en effet grappiller quelques degrés de pression, équilibrer l’effort des ischios-jambiers et des quadriceps, le décalage latéral. C’est un jeu quasi sans fin pour optimiser votre hauteur de selle, la position de vos cales et peut-être enfin comprendre d’où vient cette douleur chronique au genou, qui sait ! Comme le disait cette marque de pneumatique : la puissance sans maîtrise n’est rien. Tout cela peut paraître un poil trop pro, mais c’est un réel plus !

Derniers détails

Niveau chiffres purs, le wattage paraît un poil moins optimiste que mon précédent pédalier Dual Stages (réputé plutôt sympathique) mais également moins sensible aux variations de température et de pression atmosphérique. On parle là bien d’un misérable pourcent ou deux ; en utilisant systématiquement le même matériel, votre référence n’y verra que du feu.

Maintenant que vous avez ces pédales en main (ou plutôt aux pieds), il est temps de vous caler à votre ftp en position de chrono, les coudes bien rentrés (donc pas comme Richie Porte, hein ?) et de tenir bon. Vous avez là la Rolls Royce des pédales (et probablement des capteurs de puissance) mais attention, comme toute Rolls Royce elles vous demanderont un peu d’attention. La conception sans pods – ces capteurs déportés disgracieux aperçus sur la première version de la marque – abrite des piles CR1/3N. Pas forcément en tête de gondole de votre Super U préféré, elles vous coûteront environ une vingtaine d’euros pour un pack de 5 unités mais dureront chacune environ 120 heures.

Notez toutefois que le capteur gyroscopique les sortira du mode veille à la première rotation, et elles prendront quelques minutes en position immobile pour se rendormir. Optimisez donc les moments de repos même pour vos pédales, lorsque votre vélo est au garage, ne dansez pas toute la nuit avec sinon évidemment… les batteries vont s’user plus vite.

Les inserts des batteries, brillamment usinés en aluminium CNC, se démontent avec une clé BTR de 4mm. Conseil de pro : déposer au plus vite une goutte de loctite bleue sur les pas de vis pour éviter qu’elles ne se desserrent, déconnectent vos pédales et finissent leur vie prématurément sur le bord de la route. Expérience, expérience…